La limace et le Datura

S’il y a une espèce qui profite du temps pourri du nord de l’Europe, c’est bien la limace. Leur voracité est sans limite. En temps normal, elles mangent mes fraises, mes tomates, mon basilic. Cette année, elles mangent… mes Datura. Leurs feuilles sont devenues de gigantesques gruyères, avec un peu de vert autour. Autant pour la « plante ornementale ». Mais ça me pose question. Les Datura sont censées être des plantes toxiques, bourrées d’alcaloïdes neurotoxiques dans toutes ses parties, et les limaces semblent l’ignorer.

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Nous vivons dans le futur, désormais

2021 sonne à mes oreilles comme une année où se déroulent les évènements d’un bouquin de SF. Un monde fait de grandes tours de verre et de voitures volantes, d’androïdes capables de faire du café dès le matin et d’un Internet virtuel où on combattrait des démons plus vrais que nature. En ce début d’année, je m’attendais presque à ce que tout ait changé au cours de la nuit.

Le réveil est un peu difficile. La pandémie et son grand manteau gris est toujours présente. Trump est toujours Président des États-Unis. Le Royaume-Uni est réellement sorti de l’Union européenne. Il fait toujours trop chaud. La planète se meurt parce qu’une espèce entre toutes ne sait pas vivre en harmonie avec son environnement. Je suppose qu’au final, nous avons le futur que nous méritons. Pourtant, ça pourrait se passer autrement.

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Bienvenue à Algernon

Vieille couverture MAIS format epub.
#laquerelledesanciensetdesmodernes #soyonsmodernes

Changement du nom du blog, changement (un peu) de concept. Je vais essayer d’écrire des articles plus courts et plus sympas (et plus souvent), toujours sur le développement des sciences et des technologies liées à notre futur plus ou moins lointain, et sur les conséquences que ça peut avoir. J’espère que cette nouvelle ligne éditoriale sera aussi plaisante à lire que j’aurai de plaisir à l’écrire.

Mais du coup, pourquoi Algernon ?

Parce qu’Algernon est pour moi une des plus belles allégories du développement scientifique de l’humanité.

Des Fleurs pour Algernon est un roman poignant, écrit par Daniel Keyes et paru en 1966. Il raconte l’aventure d’un homme resté enfant, un grand bêta un peu gauche mais toujours gentil et désireux d’aider, Charlie Gordon. Ce jeune homme subit une opération afin de décupler ses capacités intellectuelles et faire de lui un surhomme, opération menée quelques temps auparavant, et avec succès, sur une souris nommée Algernon.

Le Quotient Intellectuel (QI) de Charlie se développe alors de manière fulgurante. Il devient extrêmement brillant, parle couramment plusieurs langues, maîtrise rapidement les neurosciences et la psychologie, jusqu’à dépasser les chercheurs qui l’ont opéré.

Mais au fur et à mesure de son développement intellectuel, Charlie devient aussi plus hautain, plus méprisant. Plus seul aussi. Il essaie de sortir, de côtoyer le monde, mais étant aussi éloigné maintenant des gens qu’il l’était en étant idiot, il supporte mal ce décalage. Son QI a peut-être explosé, mais il en va autrement de sa maturité émotionnelle et sociale. Et toute l’intelligence du monde ne peut venir à bout d’une vie de traumatismes, de moqueries et de différences.

Finalement Charlie se verra régresser aussi vite qu’il s’est développé, en raison d’une faille dans l’expérience, faille qu’il démasque avant tout le monde, ce qui rend la chute d’autant plus difficile et cruelle.

Et je ne peux pas m’empêcher de voir, condensée dans cette histoire, l’aventure de l’humain et de la technique. Une histoire de développement de surhomme qui tourne court, parce que l’hypertrophie de notre connaissance nous rend bancals sans l’accroissement égal des autres piliers de notre existence : l’émotionnel et le social. Et très clairement, entre ruine de la planète et inégalités des couleurs et des sexes, on n’a pas beaucoup évolué sur ces sujets. Au diable l’empathie et la Terre, vive le progrès ! On va me répondre que « c’est quand même plus compliqué que ça ». Bah, non, au fond, pas tellement.

On nous vend une technique qui libérera l’homme de ses chaînes terrestres. Mais juste l’homme. Le blanc, celui des Lumières. Le normal. Mais on n’est plus à l’époque des Lumières. Je ne sais pas si une ampoule a un jour été sexiste ou raciste, mais un algorithme, si, carrément. Et ça serait bien que ça change un peu.

La technique ne sera véritablement humaine que lorsqu’elle respectera tout, tous et toutes. Autrement, il n’y aura bientôt plus personne pour mettre des fleurs sur la tombe d’Algernon.

Le sexisme en VF

Dans l’article précédent, j’évoquais le rapport de Equals Skills Coalition, branche de l’Unesco. Le rapport traite des inégalités de genre dans les nouvelles technologies, et en particulier de la manière dont ces inégalités se traduisent dans les enceintes connectées comme Alexa, Cortana ou Siri. Le rapport n’existant qu’en anglais, j’ai pris la liberté de traduire la partie traitant des enceintes. La mise en page n’est pas toujours parfaitement similaire au document initial, mais si l’anglais n’est pas votre fort, voilà un moyen de s’intéresser à ce sujet.

Et si vous préférez le lire en anglais, l’original est là :

Les Japonais tentent l’injection de cellules souches induites

Quand on parle du loup. Le Japon vient d’autoriser un essai thérapeutique pour l’utilisation de cellules souches chez des patients paralysés suite à la rupture de leur moelle épinière. L’essai va consister à injecter des cellules souches reprogrammées, pour qu’elles se différencient en cellules gliales et en neurones, afin de rétablir une connexion.

L’essai ne concernera que quatre patients, et ceux ci ne doivent avoir été victime de leur accident que dans les deux à quatre semaines précédentes pour que le traitement soit potentiellement effectif. Autrement dit, on est encore très loin d’une procédure de routine.

Prenez soin de vos télomères !

Conférence de Elizabeth Blackburn

J’avais déjà mis le lien de cette conférence TED dans l’article précédent. Mais elle est vraiment top pour comprendre les télomères et à quoi ils servent. Alors j’insiste.

Pour info, Elizabeth Blackburn est Prix Nobel de médecine et physiologie pour avoir démontré l’importance et le rôle des télomères dans la survie de l’organisme. Et dans la conférence elle parle également de leurs rôles dans le stress et l’anxiété.